Les corps de 17 migrants ont été retrouvés échoués sur une plage libyenne après que leur bateau a chaviré lors d’une tentative de rejoindre l’Europe par la mer, ont annoncé mercredi les garde-côtes.
La Libye est un point de départ majeur pour les migrants désespérés, dont des dizaines de milliers embarquent chaque année sur des bateaux en mauvais état pour tenter d’atteindre les côtes italiennes à 300 kilomètres (190 miles).
Les voyages deviennent souvent meurtriers.
“Au cours des dernières 24 heures, les corps de 17 migrants ont été retrouvés sur la côte entre les villes de Zawiya et Sorman, par des équipes du Croissant-Rouge”, a déclaré à l’AFP un responsable des garde-côtes.
Les victimes se sont noyées après le renversement de leur bateau, a-t-il déclaré.
Le Croissant-Rouge à Zawiya, à 50 kilomètres (30 miles) à l’ouest de la capitale Tripoli, a publié des images de cadavres recouverts de linceuls.
Le nombre de migrants décédés en mer en tentant d’atteindre l’Europe a plus que doublé cette année par rapport à la même période en 2020, a déclaré l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à la mi-juillet.
En septembre, l’OIM dénombrait 1 369 migrants qui s’étaient noyés en Méditerranée depuis le début de l’année.
Les derniers décès surviennent quelques jours après une « campagne de sécurité » menée par les autorités libyennes dans la banlieue de Tripoli, ciblant principalement les migrants illégaux.
« Le nombre de migrants et de réfugiés détenus dans les centres de détention de Tripoli, en Libye, a considérablement augmenté – jusqu’à plus du triple – au cours des cinq derniers jours », a déclaré mercredi le groupe d’aide Médecins Sans Frontières (MSF).
« Les arrestations et les traitements pendant la détention ont souvent été violents, avec de nombreuses personnes battues, blessées et même tuées. »
Il a déclaré qu'”au moins 5 000 migrants et réfugiés (avaient) été rassemblés à Tripoli”, y compris des femmes et des enfants, dont beaucoup ont signalé des violences.
La mission des Nations Unies en Libye, la MANUL, a déclaré qu’au moins une personne avait été tuée et 15 blessées.
Les groupes de défense des droits de l’homme mettent régulièrement en garde contre les conditions désastreuses des migrants dans les centres de détention du pays, où les trafiquants d’êtres humains ont profité d’une décennie de violence après la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 pour se tailler des entreprises lucratives mais brutales.
AFP