DISCOURS DE SON EXCELLENCE PROFESSEUR FAUSTIN ARCHANGE TOUADERA, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DE LA REUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA GOUVERNANCE D’ETAT DU FORUM SUR LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

BEIJING, 5 SEPTEMBRE 2024
Excellence Xi Jinping, Président de la République Populaire de Chine, Co-président du FOCAC ;
Excellence Bassirou Diomaye Diakahar Faye, Président de la République du Sénégal, Co-président du FOCAC ;
Excellence Mohamed Ould Ghazouani, Président de la République Islamique de Mauritanie, Président en Exercice de l’Union Africaine ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement;
Mesdames et Messieurs,
La République Centrafricaine, mon pays, est fière et honorée de participer à la réunion de haut niveau sur la gouvernance d’Etat, organisée dans le cadre de la 9ème édition du Forum sur la Coopération Sino-africaine, qui se tient dans cette grande et agréable Ville de Beijing.
Permettez-moi d’exprimer ma reconnaissance au Président Xi Jinping, au Gouvernement et au peuple chinois pour leur généreuse hospitalité et le succès du FOCAC qui permet de porter la coopération sino-africaine mutuellement bénéfique à un nouveau palier historique.

Je salue la fidélité, la sincérité et la constance de l’engagement de la République Populaire de Chine à l’endroit du continent africain et particulièrement de mon pays, ainsi que ses grandes réalisations en matière de gouvernance d’Etat, dans la nouvelle ère, sous le leadership éclairé du Président Xi Jinping.

Les grands enjeux et défis de notre époque tels que le changement climatique et la transition énergétique, la lutte contre la pauvreté, les pandémies et le terrorisme, la crise des réfugiés et des migrations, les tensions géopolitiques, pour ne citer que ceux-là, nous imposent une concertation et un dialogue permanents pour améliorer et rendre plus efficaces nos structures de gouvernance.

Excellences ;
Mesdames et Messieurs ;
Le thème de notre session : « Renforcer les échanges d’expériences en matière de gouvernance et explorer les voies de modernisation », tombe à point nommé.
La problématique de la gouvernance est un enjeu mondial. En Afrique plus qu’ailleurs, elle se pose avec acuité du fait de la fragilité de nos institutions publiques.
Depuis le retour à la légalité constitutionnelle le 30 mars 2016, la République Centrafricaine a engagé une série de réformes politiques, institutionnelles et sectorielles dans l’objectif de mettre définitivement un terme aux récurrentes crises militaro-politiques qui ont fragilisé les fondements de l’Etat.

La promulgation, le 30 août 2023 de la Constitution de la 7ème République va dans le sens de la prévention des crises politiques et institutionnelles, tout en identifiant les leviers de changement permettant de les éviter.

L’objectif de cette évolution de la Loi fondamentale est aussi de jeter les bases d’un Etat moderne adapté à nos réalités et répondant aux aspirations de nos populations, tout en renforçant nos instruments en matière de gouvernance politique, sécuritaire, judiciaire, économique et financière.

C’est ainsi que dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat, nous avons procédé au redéploiement de l’administration dans toutes les régions du pays.
Les impératifs sécuritaires, de représentativité et d’inclusion mais aussi la proximité et l’écoute de nos populations sont les vecteurs qui guident cette action.
Nous poursuivons également la reconstruction d’une armée nationale inclusive, professionnelle et républicaine dans le cadre de la Réforme du Secteur de la Sécurité.

A ce titre, permettez-moi d’exprimer ma reconnaissance et d’adresser mes sincères remerciements à la République Populaire de Chine pour avoir, en sa qualité de membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies, fidèlement appuyé notre plaidoyer qui a abouti par la Résolution 2745 du 30 juillet dernier à la levée totale de l’embargo sur les armes qui empêchait depuis une décennie nos forces de défense et de sécurité d’être pleinement opérationnelles.

Excellences ;
Mesdames et Messieurs ;
Outre les efforts déployés pour mener les réformes administratives, sécuritaires et judiciaires qui ont permis de stabiliser le pays et de restaurer la quiétude de nos populations, notre principal défi est désormais économique.

La République Centrafricaine a conclu avec succès la deuxième revue de l’Accord de Facilité Elargie de Crédit en juin 2024 avec le Fonds Monétaire International qui a souligné nos progrès en matière d’assainissement budgétaire, de réformes structurelles et de gouvernance budgétaire.
Ce satisfecit fait suite au renforcement des mécanismes de gestion des finances publiques.
Toutefois, pour consolider la paix, réaliser le développement économique durable et amorcer son industrialisation en lien avec le Plan National de Développement 2024-2028, mon pays a besoin d’un investissement massif de capitaux dans les infrastructures, les énergies renouvelables et le capital humain.

C’est pourquoi, nous avons engagé de nombreuses réformes pour améliorer le climat des affaires dont la mise en place de la Haute Autorité chargée de la Bonne Gouvernance, dotée d’une compétence nationale, dans le cadre de la lutte contre la corruption.
Excellences ;
Mesdames et Messieurs ;
Pour nombre de pays du Sud global, la République Populaire de Chine est un modèle en matière de gouvernance économique.

C’est pourquoi nous apprécions particulièrement le cadre de ce forum qui a permis à la Chine d’être sans interruption le premier partenaire commercial de l’Afrique ces 15 dernières années, tandis qu’à fin 2023, le stock des investissements directs chinois avoisinait les 40 milliards de Dollars, ce qui en fait la première source de capitaux étrangers du continent.

Nous sommes disposés et déterminés à renforcer ce cadre de coopération avec la signature de l’accord de partenariat économique Chine-Afrique dans l’intérêt de nos peuples respectifs, guidés par les valeurs de respect, compréhension et bénéfice mutuels.

Pour conclure, j’exhorte chacun de nos Etats ici réunis, à :
mener à bien la concrétisation des consensus historiques dégagés du FOCAC ;
approfondir les échanges d’expériences en matière de gouvernance d’Etat, de modernisation, de développement et de réduction de la pauvreté ;
réaliser une prospérité commune et promouvoir la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.

Ensemble, bâtissons cette communauté de destin et réformons le système de gouvernance international pour un monde plus sûr, plus juste, plus pacifié et plus prospère, pour nous-mêmes et pour les générations futures.
Vive la coopération sino-africaine !
Vive l’amitié sino-centrafricaine !
Je vous remercie.

Please follow and like us:
Pin Share

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here