Au Mali, la Minusma publie ce lundi 30 août 2021 sa note trimestrielle sur les violations des droits de l’homme. La mission des Nations unies a comptabilisé les agressions contre les civils entre le 1er avril et le 30 juin, et constaté une importante augmentation de 25% entre le premier et le deuxième trimestre de l’année 2021.

Au moins 527 civils ont été tués, blessés, enlevés ou sont portés disparus. La division droit de l’homme de la Minusma pointe une augmentation générale de 25%, par rapport au trimestre précédent, 49% même pour les personnes tuées.

Les cercles du centre du Mali sont les plus concernés : Douentza, Djenne, Bandiagara, Niono, Mopti, Ségou et Koro, ainsi que, dans une moindre mesure, ceux de Gao et Ansongo dans le Nord. La note onusienne relève également une « augmentation inquiétante des incidents liés à l’extrémisme violent dans plusieurs régions du sud du Mali telles que Koutiala et Sikasso, et le long de la frontière avec le Burkina Faso. » Des zones de moins en moins épargnées donc.

Les groupes terroristes jihadistes, le GSIM lié à Aqmi ou la branche sahélienne du groupe État islamique, sont responsables de la grande majorité des actes violents, soit 287 cas. Mais les enquêteurs onusiens dénoncent aussi les groupes communautaires d’auto-défense, constitués le plus souvent autour des chasseurs traditionnels dozos, avec 157 cas. Là encore, on parle d’assassinats mais aussi d’enlèvements contre rançon. Six cas sont aussi imputés à des groupes armés signataires de l’accord de paix.

Les forces de sécurité également épinglées
Sur le mode opératoire des groupes terroristes jihadistes, outre les assassinats, la pose d’engins explosifs improvisés, ou les enlèvements, la Minusma pointe des attaques contre des écoles, avec du matériel incendié et des menaces proférées contre les enseignants et contre les familles des élèves.

Dans ce rapport, les forces de sécurité sont également épinglées. Les soldats maliens d’abord, avec 46 cas, soit 9% des actes de violences conduites contre des civils dans le pays, mais également les soldats régionaux et internationaux, donc Barkhane, les casques bleus de la Minusma, ou la force du G5 Sahel, qui est particulièrement pointée du doigt par les enquêteurs onusiens, avec 31 cas, soit 6% des violences constatées.

La note relève enfin que dans les zones où des accords locaux de non-agression ont été signés avec les groupes jihadistes, les populations ont logiquement subi moins de violences, mais qu’elles ont en revanche « dû renoncer à un grand nombre de leurs libertés fondamentales. » Notamment les femmes et les filles, contraintes de porter le voile sous peine d’être flagellées, et qui ont interdiction de participer « à tout programme à vocation informative. » Les habitants sont également soumis à des impôts sur le bétail, les commerces ou les récoltes.

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