La salle de conférences du ministère chargé des finances et du budget a vibré, ce lundi 04 septembre 2021, au rythme d’échanges relatifs au projet de loi de finances, exercice 2022. Placée sous la houlette du ministre Hervé Ndoba, cette réunion a enregistré la participation des hauts cadres du département, à savoir, notamment le directeur de cabinet du ministre, Alain Modeste Kondji, du représentant de l’inspection générale des finances, des chargés missions, du coordonnateur de la Cellule chargée du Suivi des Réformes Economiques et Financières (CS-REF), des directeurs généraux du ministère des finances et du budget.
La présentation du projet de loi de finances pour 2022, suivie de débat était faite par le directeur général du budget, Alexis Guénéngéfo, en mode PowerPoint. Il ressort de cette présentation que le budget de l’Etat pour l’année 2022 pourrait dépasser légèrement celui de cette année d’environ 20% en ressources et d’environ 19% en charges. Les chiffres encore en discussion sont susceptibles de subir des modifications avant sa présentation devant l’Assemblée nationale.
L’occasion a été donnée à chaque responsable des régies financières de pouvoir se prononcer sur la capacité de son entité à atteindre les prévisions des recettes dans le contexte du moment. Ainsi, le directeur général des douanes a évoqué quelques difficultés que ses services rencontrent à savoir entre autres, l’insécurité sur le principal corridor douanier Garoua -Boulai Bangui, la non activité des certains bureaux de recettes en raison toujours, de l’instabilité de la situation sécuritaire, ce qui constitue un manque à gagner important pour les caisses de l’Etat. Pour résoudre ce casse-tête sécuritaire, le dg des douanes sollicite l’accompagnement de la part du gouvernement, en redéployant plus des éléments de sécurité dans les provinces, en vue d’assurer le bon fonctionnement de ses services. Il a saisi cette opportunité pour présenter, les besoins des douanes en termes de dotation d’un nouveau logiciel douanier ; le SYDONIA WORLD, qui parait le mieux adapté à la nouvelle donne douanière. Quant au directeur général des impôts, il se voulait rassurant quant à l’atteinte de ses privions.
Il faut noter que cette question de l’adéquation entre les prévisions des recettes et leur réalisation effective soulève celle de la sincérité budgétaire, autrement dit, de l’adéquation entre les prévisions qui sont réellement des objectifs à satisfaire et la réalisation en termes d’encaisse ou de trésorerie. L’on retiendrait de ces discussions que la sincérité budgétaire ne doit pas occulter l’ambition mesurée de performance des différentes régies financières. Le ministre, en homme rompu au métier de la finance, a enjoint chaque responsable de régie financière de ressortir les points saillants sur les leviers à identifier, en vue d’atteindre les objectifs de réalisation satisfaisante des recettes intérieures, ceci avec des argumentaires convaincants, catalyseur de bonne performance.
En effet, à l’issue de la présentation, le ministre Hervé Ndoba est intervenu pour exprimer sa préoccupation face à l’enveloppe consacrée à l’investissent qui, selon lui, n’est pas à la hauteur des besoins du pays. Et comme pour un peu paraphraser le numéro un du département, pas d’investissement dans le budget, signifie qu’il est très difficile de construire l’Etat, d’où nécessité d’élargir l’espace budgétaire consacré à l’investissement en général, et à l’investissement dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau courante et de l’électricité en particulier. Ainsi, si l’on veut inverser la tendance qui consistait à limiter les investissements susceptibles de générer des retours sur investissent, il ne faut pas lésiner sur les moyens de le faire. Pour ce faire, le ministre a pris l’engagement de faire des plaidoyers, pour véritablement décrocher des manœuvres suffisantes dans l’espace budgétaire, étant donné les énormes besoins de financement du pays.
Il faut noter que ce projet de loi de finances 2022 en cours d’élaboration se fera avec l’appui technique des partenaires au développement du pays dont le FMI et autres sera débattu au conseil des ministres avant son examen et adoption par l’Assemblée nationale.