L’enquête dite des Pandora Papers accusant des centaines de responsables politiques et leurs proches d’avoir dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, va “améliorer la transparence financière” internationale, a estimé lundi le président kényan Uhuru Kenyatta, sans s’exprimer sur les allégations le concernant.

Publiée dimanche, cette enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), à laquelle ont collaboré environ 600 journalistes, a été nommée en référence à la légende de la boîte de Pandore. Elle s’appuie sur quelque 11,9 millions de documents provenant de 14 sociétés de services financiers et a mis au jour plus de 29.000 sociétés offshore.

L’enquête affirme notamment que Uhuru Kenyatta – qui affirme vouloir combattre la corruption – possède secrètement avec six membres de sa famille un réseau de onze compagnies offshore, dont l’une possède des actifs évalués à 30 millions de dollars.

Uhuru Kenyatta est le fils du premier président du Kenya, Jomo Kenyatta. Sa famille domine la vie politique du pays depuis son indépendance et possède un vaste empire dans les affaires, notamment dans les secteurs des transports, de l’assurance, de l’hôtellerie, de l’agriculture et de la banque.

Uhuru Kenyatta contre la corruption
Cette enquête “va contribuer à améliorer la transparence financière et l’ouverture nécessaires au Kenya et à travers le monde”, a déclaré M. Kenyatta dans un communiqué. “Les mouvements de fonds illicites, gains du crime et de la corruption prospèrent dans un environnement de secret et de ténèbres”, a-t-il ajouté, sans rien dire des allégations portées contre lui.

Bien que la détention d’avoirs dans des compagnies offshore ou l’utilisation de sociétés écrans ne soient pas en soi illégales dans de nombreux pays, ces révélations sont embarrassantes pour les dirigeants mis en cause et qui se sont faits les champions de l’austérité ou de la lutte contre la corruption.

Les Pandora Papers sont les dernières en date d’une série de fuites massives de documents révélés par l’ICIJ, depuis les LuxLeaks en 2014, en passant par les Panama Papers en 2016, les Paradise Papers en 2017 ou les fichiers FinCen en 2020.

Au total, des liens ont été établis par l’ICIJ entre des actifs offshore et 336 dirigeants et responsables politiques de premier plan, ayant créé près de 1.000 sociétés dont plus des deux tiers aux Iles Vierges britanniques.

Parmi les personnalités citées, figurent notamment le roi de Jordanie Abdallah II, les présidents congolais Denis Sassou Nguesso et gabonais Ali Bongo Ondimba, le Premier ministre libanais Najib Mikati, l’ex-Premier ministre britannique Tony Blair ou encore la chanteuse colombienne Shakira ou l’ex-mannequin allemande Claudia Shiffer.

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