Le Tchad a annoncé ce samedi 21 août avoir retiré la moitié de ses effectifs déployés en février au sein de la force antijihadiste du G5 Sahel dans la zone dite « des trois frontières », zones frontalières du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Une annonce du porte-parole du gouvernement tchadien Abderaman Koulamallah, qui minimise ce retrait.

Le contingent est arrivé jeudi soir en territoire tchadien après un départ qui a été coordonné avec les partenaires du G5 Sahel et les Français ont confirmé des sources sécuritaires tchadiennes. Ils sont 600, soit la moitié de l’effectif déployée en février dernier dans la zone des trois frontières. Et seront déployés dans le nord du Tchad qui fait face à plusieurs défis sécuritaires, indiquent ces mêmes sources, qui ajoutent que plusieurs colonnes de rebelles chercheraient depuis plusieurs mois à regagner la capitale.

C’est donc un redéploiement stratégique qui ne changera rien au dispositif de lutte contre le terrorisme au Sahel, insiste le porte-parole du gouvernement tchadien, Abdéramane Koullamallah, qui parle même d’un non évènement.

Mais de bonne sources, c’est l’entretien des troupes tchadiennes qui poserait problème, rapporte notre correspondant à Ndjamena, Moussa Kaka. C’était même l’une des conditions posées par le Tchad que les partenaires n’ont pas respectée et pour éviter des désagréments, le contingent a dû être rapatrié.

Ce retrait de la zone « n’est pas surprenant au regard de la situation intérieure du Tchad », selon l’analyste Seidik Abba. Le pays doit aujourd’hui faire face à une situation sécuritaire compliquée sur sa frontière libyenne, centrafricaine ainsi que dans le bassin du lac Tchad.

Une mesure prise en accord avec les pays du G5 Sahel
Une analyse partagée par une source militaire. Cette dernière assure que cette décision était à l’étude depuis plusieurs mois avec les pays du G5-Sahel. Les autorités tchadiennes soulignent que cette mesure a été prise en commun accord avec les pays de la force multinationale. Avoir sur place 1 200 hommes alors qu’en moyenne un bataillon de la force multinationale est d’environ 600 hommes était un effort difficilement soutenable dans le contexte sécuritaire du pays.

D’autant que la décision de l’envoi de ce bataillon « robuste » est une initiative personnelle de l’ancien président Déby. Un envoi de troupe qui n’a pas fait l’objet d’une délibération en Conseil des ministres, ni d’un vote du Parlement. Un acte symbolique afin de marquer la prise à l’époque de la présidence tournante du G5 Sahel souligne encore cette même source militaire.

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