Des manifestants libanais ont tenté de prendre d’assaut les bureaux de la banque centrale dans deux grandes villes samedi, ont rapporté les médias officiels, après que la monnaie nationale a plongé à un nouveau record sur le marché noir.

La livre est arrimée au dollar à 1 507 depuis 1997, mais la pire crise économique du pays depuis des décennies a vu sa valeur officieuse chuter.

Samedi, des bureaux de change ont déclaré à l’AFP qu’il s’échangeait entre 17 300 et 17 500 pour un billet vert sur le marché noir, tandis que certains utilisateurs des réseaux sociaux ont déclaré qu’il était tombé à 18 000.

Des dizaines de Libanais en colère sont descendus dans les rues de la ville de Tripoli, dans le nord du pays, pour dénoncer la dépréciation et les « conditions de vie difficiles », a rapporté l’Agence nationale de presse.

Certains manifestants ont réussi à franchir les portes d’une succursale de la banque centrale et à pénétrer dans la cour, a indiqué l’ANI, mais l’armée les a empêchés d’atteindre le bâtiment.

Des manifestants ont également mis le feu à l’entrée d’un bureau du gouvernement, a indiqué un correspondant de l’AFP.

D’autres ont été vus essayant de s’introduire de force dans les maisons de deux législateurs, mais ont été arrêtés par les forces de sécurité.

L’ANI a déclaré que des coups de feu ont été entendus devant la maison du législateur Mohammed Kabbara et que l’armée est intervenue pour disperser les manifestants.

Dans la ville de Sidon, dans le sud du pays, des manifestants ont tenté de prendre d’assaut une autre succursale de la banque centrale avant d’être repoussés par les forces de sécurité, a rapporté l’ANI.

Des manifestations dispersées ont également eu lieu dans la capitale Beyrouth, où un petit nombre de manifestants sont descendus dans les rues et ont brûlé des pneus, a déclaré un correspondant de l’AFP.

Le Liban est secoué depuis l’automne 2019 par une crise économique qui, selon la Banque mondiale, devrait figurer parmi les pires crises financières au monde depuis le milieu du XIXe siècle.

L’effondrement a suscité l’indignation de la classe politique libanaise, considérée comme terriblement corrompue et incapable de faire face aux nombreuses difficultés du pays.

La dépréciation vertigineuse de la livre survient alors que le pays de la Méditerranée orientale est aux prises avec des pénuries de médicaments et de carburant importés de l’étranger en utilisant des devises étrangères.

Le pays est sans gouvernement pleinement opérationnel depuis une explosion massive à Beyrouth l’été dernier qui a tué plus de 200 personnes et ravagé des pans entiers de la capitale.

Le gouvernement a démissionné après la catastrophe, mais une classe politique profondément divisée n’a depuis pas réussi à se mettre d’accord sur un nouveau cabinet pour le remplacer.

Please follow and like us:
Pin Share

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here