Par Prof. Simeon Olayiwola

Aux environs de XIVe siècle, un événement a marqué le premier contact de la France avec l’Afrique. C’était le moment où Christophe Colomb a fait la découverte de la terre d’Amérique. Suite à la découverte de l’Amérique en 1492, Christophe Colomb a fait des voyages en Inde au cours de sa recherche d’or et d’épices. Ensuite, Colombe a commencé les plantations de canne à sucre ce qui a également signé les premiers contacts pour l’importation de Nègres esclaves dans les Iles. Les historiens estiment aujourd’hui que près de 100 millions de Noirs ont été introduits dans le Nouveau Monde entre la fin du 17e siècle et la fin du 19e siècle. Ainsi a-t-il commencé le commerce honteux appelé la traite négrière (esclavage) en Afrique. Ce commerce est aussi appelé le commerce triangulaire. Plus tard, les mouvements se sont levés contre le commerce illicite de l’Occident en Afrique.

L’abolition de la traite négrière était partiellement faite à cause de la révolution industrielle en Europe. Les industries se sont développées en Europe grâce à l’effort de la bourgeoisie qui n’avait plus besoin des esclaves de travailler dans les industries à la fin du 18e siècle. Il y avait donc le besoin de chercher les matières-premières pour les industries surtout parce que les machines remplaçaient déjà le travail des êtres humains et surtout que l’esclavage était considéré comme une perte de ressources humaines. Avec l’exemple de l’Angleterre qui a aboli l’esclavage en 1808 grâce à l’effort de William Wilberforce, la France proposait une abolition qui a vu le jour en 1848 avec l’effort de Victor Schoelcher. Cette abolition est principalement due au besoin de matières premières et il fallait se tourner vers un endroit où se trouvaient ces matières. Cet endroit favori était l’Afrique, le lieu où a commencé le deuxième cauchemar- la colonisation.

Cette deuxième présence de l’Occident en Afrique a provoqué d’autres problèmes. Pour établir sa domination sur un territoire, un Etat européen ne pouvait plus se contenter de signer des traités avec les souverains ou les chefs locaux. Il devait occuper de manière effective ce territoire et informer les autres Etats de son annexion. Ce fait a abouti tout d’abord au partage du monde puis, de l’Afrique. Il y a des problèmes croissants à partir de 1875 lorsque les projets de colonisation ont provoqué des rivalités entre les Etats européens. Ces rivalités étaient intenses en Afrique de l’Ouest entre la France et la Grande Bretagne, dans l’embouchure du Congo entre les Français et les Belges et en Egypte convoitée par la Grande Bretagne. Pour régler ce conflit de rivalités qui devenaient de plus en plus croissantes, le chancelier allemand, Otto von Bismarck qui craignait que ces tensions ne dégénèrent en guerre a convoqué une conférence à Berlin (la Conférence de Berlin ou la Conférence des puissances occidentales). Cette Conférence qui s’est déroulée du 18 novembre 1884 au 30 janvier 1885 a annoncé le partage de l’Afrique et le début de la colonisation en Afrique. La France s’est introduite en Afrique du Nord, Equatoriale et Occidentale, le Portugal était présent en Angola et l’Italie espérait conquérir la Corne de l’Afrique, elle s’implanta en Erythrée en 1889 et en Somalie en 1891.

Les colonies suivantes étaient contrôlées par la France : L’Afrique Occidentale Française (AOF), l’Afrique Equatoriale Française (AEF) et l’Afrique du Nord (le Maghreb). L’Afrique Occidentale Française était la plus grande unité contrôlée par la France en Afrique. L’administration coloniale surtout française a installé un système de répression surtout avec la création des quatre communes en Afrique occidentale. Rappelons la corvée et la prestation deux systèmes de répression dont les Africains hors des quatre communes étaient soumis. Des réactions virulentes de la part des Africains surtout de son élite ont provoqué à la convocation d’une autre conférence.

Du 30 janvier au 8 février 1944 s’est déroulée la Conférence de Brazzaville qui a regroupé les représentants administratifs des territoires français d’Afrique autour de René Pléven, commissaire aux Colonies, ainsi que les représentants de l’Assemblée consultative. Les effets de cette conférence ont donné naissance à loi-cadre. Il s’agissait d’une loi qui est adoptée le 23 juin 1956 sur l’initiative de Gaston Defferre, ministre français d’outre-mer et maire de Marseille. L’intention de cette loi est de soumettre les Africains aux autorités françaises.

En guise de lutte pour l’indépendance, les pays africains dans la colonie française ont voté par un Référendum « Oui » ou « Non » à la création et à la continuité de cette Communauté le 28 septembre 1958. Les conséquences du référendum étaient accablantes pour la France car, tout d’abord, la Guinée a proclamé son indépendance absolue en 1958. Elle est devenue la première République parmi les ex-colonies de la France en Afrique de l’Ouest. En novembre de la même année, elle s’est liée au Ghana, une ex-colonie anglaise. De l’autre côté, le Sénégal était proclamé République, membre de la Communauté française le 25 septembre 1958. A la fin de l’année 1960, les anciens territoires de l’Afrique francophone avaient donné naissance à quatorze Républiques plus la République Malgache.

Depuis les indépendances de l’Afrique surtout francophone, la France maintient toujours sa présence sur tous les fronts. C’est peut-être cette présence de l’Hexagone dans les anciennes colonies françaises qui provoque des moments difficiles notamment dans le domaine de la politique et de l’économie. On se demande quand la France va proclamer la vraie indépendance de l’Afrique !

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