Le dimanche 5 juin 2022, une date que les habitants d’Owo, dans l’État d’Ondo, au sud-ouest du Nigeria, n’oublieront jamais.

Des hommes armés d’explosifs ont causé la mort d’au moins 21 personnes, dont des enfants, lors d’une attaque contre l’église catholique St. Francis.

Perpétrée quelques instants avant la fin du service religieux, elle a suscité l’émoi à travers le Nigeria et au-delà des frontières du pays. Elle laisse également planer l’inquiétude dans cette région jusqu’à présent relativement épargnée, où aucune attaque de cette ampleur n’avait encore été enregistrée.

À Lagos, poumon économique du Nigeria, les habitants voient cet acte comme un signal d’alarme au gouvernement.

“Aucun endroit n’est sûr au Nigeria. Que Dieu nous vienne en aide, nous supplions le gouvernement de nous aider parce que plus aucun endroit n’est sûr. Les pauvres sont les seuls à souffrir, que Dieu nous aide, que le gouvernement nous aide”.

“Sincèrement, le gouvernement n’en fait pas assez pour protéger les citoyens, rappelez-vous l’attaque du train de Kaduna, les otages sont toujours captifs. Les bandits continuent de diffuser des vidéos montrant où ils se trouvent, nous ne savons pas ce que fait le gouvernement pour assumer la responsabilité de ce qui se passe au Nigeria. Aucun endroit n’est sûr”.

Pour Goddy Uwazurike, juriste basé à Lagos, le gouvernement manque à sa responsabilité constitutionnelle envers les Nigérians.

“Nous avons un président, un gouverneur, un chef de la police et un chef de l’armée et pourtant nous avons peur. Est-ce que j’attends quelque chose après les meurtres d’Owo ? Non. Même le gouvernement ne s’en soucie pas, ils sont occupés par leurs élections, par la convention du parti qui a tenu son dîner hier. Certains gouverneurs et aspirants à la présidence se sont précipités à Owo, comme à un pèlerinage mais c’est tout. Rien ne sortira de tout cela car le gouvernement nigérian joue pour la galerie. La sécurité et le bien-être de la population devraient la préoccupation première du gouvernement”.

“Je suis ici à Lagos, à 370 kilomètres du lieu de l’attaque meurtrière d’Owo. Ici beaucoup sont hébétés, ils ont peur et une question demeure sur toutes les lèvres : jusqu’à quand ?”

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