Le tabagisme et la consommation de drogue chez les élèves inquiètent déjà le parent. Mais le fléau prend des proportions inattendues avec l’assurance déconcertante qu’ils prennent à consommer ces substances nocives sur les terrasses des bars ou dans des coins comme Jardin public.

Les élèves du primaire, du secondaire et du supérieur ne se cachent plus pour consommer maintenant la drogue et le tabac. Les bars, les restaurants,le Stade 20000 places et les grandes surfaces leur offrent l’opportunité de consommer leur drogue au vu et au su de tout le monde. C’est J BOBONA, élève admis en classe de 5e et âgé de 14 ans, qui nous vend la mèche. Il nous explique qu’il a commencé à « vapoter » au grain avec des personnes plus âgées de son quartier à Sica 1 où il réside avec ses parents.

“Actuellement, nous organisons nos propres chichas parties entre nous, sans les vieux-pères (grands frères)”, lance-t-il fièrement. Il indique également qu’il a participé à sa première chicha partie sur d’invitation d’un ami. Lorsque nous nous rendons sur le lieu les plus grands font la promotion des chichas, nous constatons qu’il faut juste répondre par l’affirmative à la question de savoir si vous êtes en âge de fumer, sans aucune vérification. Nous avons également visité plusieurs pages Facebook qui lancent des invitations à des chichas parties.

Relativement à l’usage de la drogue parmi des substances, il n’a pas souhaité aller plus loin. Par contre, James, son camarade de classe âgé de 16 ans, est un peu plus bavard. Il nous indique que le rendez-vous est pris à l’avance avec une personne qui se charge de faire la composition. Cela, sans préciser s’il s’agit du gérant du vendeur ou d’un intermédiaire extérieur. « Nous préparons tout à l’avance. En arrivant à la chicha partie, chacun de nous sait à quoi s’attendre. Parce que la composition du contenu est connu de tous », explique-t-il. James ajoute que chacun, généralement une dizaine de participants, paie au préalable la somme de 5000 Fcfa arrêtée d’un commun accord.

Malgré la machine qui semble bien huilée, les deux jeunes gens ignorent beaucoup sur l’effet du narguilé sur la santé. Parce qu’à la question de savoir si la chicha est dangereuse, ils relativisent et pensent que le liquide de rafraîchissement a un impact réducteur sur la fumée aspirée. « Je ne sais pas trop… mais je sais que l’eau change la composition chimique de la fumée et neutralise les particules dangereuses pour la santé », lance J BOBONA, avec beaucoup d’hésitation.

Ils sont donc surpris de ce que la fumée issue de la combustion de près de 4000 substances chimiques émises, à savoir la nicotine, le goudron, le monoxyde de carbone, le cobalt, le chrome, le plomb, etc., « dont 27 substances carcinogènes ou probablement carcinogènes qui ont été mises en évidence dans l’aérosol de chicha », selon les spécialistes, chargé d’études et chef du service communication du Programme national de lutte contre le tabagisme, l’alcoolisme et les autres addictions.

« Lorsque vous faites une session de chicha, c’est comme si vous fumiez deux paquets de cigarettes. Une séance de chicha de 45 minutes, c’est l’équivalent de 1,5 cigarette si l’on compare la teneur en nicotine, de 20 cigarettes en termes de production de monoxyde de carbone, de 26 cigarettes pour la production de goudron et de 40 cigarettes si on compare le volume de fumée avalée ». Cette donnée plus qu’inquiétante est issue de l’article de la journaliste Anne-Sophie Glover-Bondeau et de Dr Jean-François Etter, professeur de santé publique à l’Institut de santé globale de la faculté de médecine de l’Université de Genève en Suisse, publié le 3 février 2021 sur le site Internet http://xn--passeportsant-nhb.net/ l’on estime que la bouffée de chicha peut équivaloir à davantage de cigarettes.

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